Cadres, ouvriers, chefs d’entreprise, médecins, retraités ou bien encore étudiants… aucune catégorie socio professionnelle ni sociale ne semble prédominer le cercle des parieurs dans la catégorie courses hippiques. Curieux, nous avons voulu savoir quelles sont les motivations qui animent les turfistes qu’ils soient néophytes ou chevronnés, parieurs occasionnels ou réguliers ?
C’est ce que nous allons découvrir à travers cet article rendu possible grâce aux témoignages que nous avons pu recueillir.
Un peu d’histoire
Le cheval et l’homme entretiennent une véritable relation depuis plusieurs millénaires et plus précisément depuis la préhistoire. Leur complicité traverse l’histoire et même si elle date de plus de 5 000 ans, elle n’est pas toujours facile à construire, car elle est gouvernée par des émotions et des sentiments.
Pour nous en tenir au sujet qui nous intéresse aujourd’hui, les courses hippiques, il semble bon de rappeler que leurs origines remontent à l’époque de l’Antiquité. Au fil des siècles, ce sport hippique a évolué et a été à l’origine de paris parfois très cocasse à l’instar de la main de la Princesse Aliénor, fille du Roi Bodrick, chef des Bretons, qui fut l’enjeu de la plus ancienne course de chevaux en France.
À l’époque déjà, la noblesse pariait en privé sur les courses de chevaux qui étaient organisées de façon sauvage. C’est sous le règne de la reine Anne (1702-1714), qu’elles sont devenues un sport professionnel. Des hippodromes ont alors été aménagés, les spectateurs de tout milieu se sont mis à parier, les courses de chevaux ont prospéré et se sont popularisées au cours des années. Des pseudo spécialistes se sont alors autoproclamés bookmaker. Ils fixaient les côtes des chevaux et encaissaient l’argent des paris. C’était un business particulièrement juteux qui n’a pas manqué d’attirer l’attention des autorités. Vous imaginez très bien qu’elles n’ont pas vu d’un bon œil le fait de ne rien prélever sur les paris.
Ni une ni deux, en 1887 les paris hippiques sont interdits et immanquablement, les hippodromes sont désertés.
En 1891, Joseph Oller a une ingénieuse idée en inventant la mutualisation des paris hippiques. L’État voit dans ce principe du pari mutuel une belle occasion de prélever 5% sur les sommes engagées par les parieurs (aujourd’hui, le prélèvement de l’État s’élève à 9%). Les paris hippiques sont de nouveau autorisés sous l’égide de Sociétés de Courses habilitées à organiser des courses de chevaux et à encaisser les paris.
En 1930, les Sociétés de Courses se réunissent et donnent naissance au PMU (Pari Mutuel Urbain) afin de gérer les paris d’argent sur les courses de chevaux en dehors des hippodromes.
Le 22 janvier 1954, la première course du Tiercé se dispute à Enghien. Les débuts de ce nouveau type de pari n’ont pas été mirobolants. Mais grâce à la diffusion à la télévision le 17 juin 1956 et pour la toute première fois de la course du Tiercé commentée par Georges de Caunes, le père d’Antoine, le Tiercé connaît un très large succès auprès des turfistes. Il se raconte même qu’en six ans, les sommes pariées auraient été multipliées par quatre, passant de 50 millions d’euros à 203 millions d’euros !
Le Tiercé est rentré dans les foyers. Plus rien n’existe lorsque les pronostics sont donnés ou bien lorsque la course est diffusée et commentée en direct. Chacun rêve d’avoir poinçonné le ticket gagnant et dans l’ordre du Tiercé. À l’époque, gagner c’était synonyme d’empocher un petit pactole.
Au fil des années, et comme chacun le sait, les paris hippiques ont évolué. Ils ont connu des périodes plus ou moins fastes. Le Tiercé quant à lui a perdu de sa superbe.
Aujourd’hui, des dizaines de courses sont proposées quotidiennement et depuis le 1er janvier 2010, en plus des 13 500 points de vente physique, les turfistes peuvent déposer leurs paris directement depuis un ordinateur, une tablette ou un smartphone grâce aux opérateurs de paris en ligne. Une véritable révolution, puisque le turfiste n’a plus besoin de se déplacer sur les hippodromes ou dans un PMU pour parier. Il peut anticiper ses jeux et parier même pendant de ses heures de travail.
À quoi ressemble le turfiste ?
Il est bien difficile de définir le profil type du turfiste parmi les quelque 4 millions de parieurs recensés par le PMU en 2018 (nous étions 6,8 millions selon des statistiques publiées en 2005 par le Sénat d’après une étude réalisée par le PMU la même année). Ces 4 millions de parieurs ne sont pas obligatoirement des joueurs réguliers, loin de là. Certains ne valident qu’un seul ticket dans l’année et seulement 200 000 personnes jouent aux courses plusieurs fois par semaine.
Le sociologue Jean-Pierre Martignoni, spécialisé dans l’industrie des jeux de hasard et d’argent, a publié en 1993 un essai titré « Faites vos jeux », dans lequel il donne une définition du turfiste qui nous semble ne pas ou ne plus correspondre à l’image du turfiste que nous connaissons aujourd’hui.
Aussi et afin de nous faire notre propre opinion et vous donner notre propre définition du turfiste, nous avons observé et nous avons interrogé directement quelques turfistes aux profils totalement différents.
Sans prendre de risques, nous pouvons affirmer que le monde des turfistes est majoritairement masculin puisque moins de 20% des femmes y sont représentées. Cependant, et c’est une bonne nouvelle pour l’univers du turf, la gent féminine est nettement plus présente et active sur le marché des paris hippiques que sur celui des paris sportifs ou bien encore celui des jeux de cercle (poker par exemple).
Les courses et les paris hippiques semblent avoir beaucoup de mal, bien malheureusement, à séduire les plus jeunes (majeurs, bien sûr !). Effectivement, force est de constater qu’au sein du cercle des turfistes, seulement un tout petit cinquième ont entre 18 et 34 ans, hommes et femmes confondus.
À 43%, les 35 – 54 ans prennent la première place du podium au palmarès des parieurs hippiques alors que les 55 – 64 ans ne sont que 22% et les plus de 65 ans sont représentés à 15%.
Le plus souvent, on devient turfiste parce qu’un jour, un proche, un collègue, un ami ou un parent nous a emmenés sur un hippodrome ou dans un bar PMU et qu’un déclic s’est produit. Pour quelques-uns d’entre nous, notre rencontre avec le monde des courses remonte à l’enfance comme en témoigne l’histoire de Teddy. « Mon père jouait au tiercé et mon oncle également. Je les revois encore faire le papier, le Paris-Turf sur la table avec une multitude de numéros gribouillés dans tous les sens sur le journal » se souvient le quinquagénaire. « Je les entends encore refaire la course après l’arrivée, et je me rappelle des coups d’éclat de voix de mon oncle qui régulièrement se vantait de l’avoir donné à tout le monde… mais de ne pas l’avoir joué ! Cela donnait souvent lieu à quelques moqueries et nous faisait beaucoup rigoler ».
Entre son enfance et jusqu’à ses 51 printemps, Teddy n’a que très rarement joué aux courses. Au plus, un ticket de Tiercé, de Quinté ou un couplé avec sa compagne, le dimanche matin en allant au marché. « C’est au hasard d’un échange avec un ami lui-même turfiste que j’ai découvert réellement l’univers du Turf et que je me suis pris de passion pour les courses hippiques. Il m’a initié aux rudiments et j’ai commencé un apprentissage pour saisir les subtilités du turf. Comme quoi, le hasard fait parfois bien les choses ! »
Les turfistes ne sont pas aujourd’hui des irréductibles assidus des champs de courses contrairement à ce qu’écrivait en 1993, Jean-Pierre Martignoni. D’ailleurs, beaucoup d’hippodromes en France se plaignent d’avoir vu leur fréquentation diminuer ces dernières années. Est-ce seulement la responsabilité de la facilité d’accès que représente Internet pour les parieurs ? Si s’en est certainement l’une des raisons, elle n’en est certainement pas la seule, mais ce n’est pas le sujet de cet article.
Nous avons également remarqué qu’une ombre négative de bien-pensance morale rôde toujours dès que les mots de turf et parieurs hippiques sont posés. S’afficher parieur ou dire que l’on joue aux courses n’est pas toujours chose facile et peut même avoir un caractère honteux pour certaines personnes.
Heureusement, il semblerait que petit à petit, et c’est tant mieux, l’image du parieur et plus particulièrement du parieur hippique tend à se désinhiber. Depuis peu même, des soirées apéros, after work ou happy hour sont organisées sur certains hippodromes. Elles sont de plus en plus tendance et ont le mérite de donner une image plus moderne, plus fun du turf et du turfiste. C’est certainement l’un des bons moyens pour apporter un peu de jeunesse au sein du cercle des turfistes.
Pourquoi et comment le turfiste parie aux courses ?
Avant même d’évoquer une quelconque empathie ou fascination pour les chevaux, les turfistes que nous avons interrogés, de manière quasi unanime, n’ont pas caché que leur principale motivation à parier sur les courses hippiques est l’appât du gain.
Certaines et certains turfistes, à l’image d’Isabelle, misent quelques pièces pour arrondir si possible leurs fins de mois. D’autres à l’instar de Jean-Pierre, Teddy ou bien encore Luc, parient régulièrement, voire quotidiennement pour générer des bénéfices réguliers et rentabiliser leurs investissements.
Certains turfistes sont en quête du frisson lorsqu’ils parient. Ils espèrent consciemment et souvent secrètement décrocher un gain très important qui changerait leur vie. Même si les chances de gagner le Quinté dans l’ordre sont nettement supérieures à celles de décrocher les 6 bons numéros du loto (1 chance sur 1 028 160 pour une course de 18 partants contre 1 chance sur 19 068 840 pour le loto), il n’en reste pas moins vrai que la majorité des turfistes qui s’adonnent durablement à ce type de paris ont toutes les chances de perdre de l’argent. 99% des « quintétistes » nourrissent 1% des gagnants.
Parier pour certains turfistes relève d’un irrésistible besoin de prendre des risques avec tout le cortège d’émotions et d’adrénaline qu’il génère. Le turfiste rationnel sait garder le contrôle de la situation pour limiter ses prises de risques et ne pas enjamber le pilier de l’addiction.
Le turfiste aime la sagacité des courses hippiques qui contrairement aux jeux de pur hasard font appel à une certaine réflexion et méthodologie. Il est vrai que pour les jeux de grattages, aucune notion de cérébralité n’est nécessaire.
Si quelques turfistes parient en faisant confiance uniquement à leur intuition du moment et s’en remettent totalement à la chance, la plupart adoptent des stratégies et des méthodes pour faire ce que l’on appelle le papier. Il se raconte qu’il y a autant de manières de faire le papier et donc autant de manières de parier qu’il y a de joueurs. Une vérité qui n’a pas échappé au PMU qui en a fait son slogan avec son célèbre « On joue comme on aime ».
Les turfistes les plus aguerris savent que seulement 3% d’entre eux vont dégager un bilan positif sur le moyen et long terme. Pour espérer faire partie de cette catégorie, ils doivent adopter une discipline digne de la rigueur militaire dans leur manière de parier. Le résultat au turf n’est jamais assuré. L’incertitude plane toujours au-dessus de la tête du turfiste. Il a cependant le pouvoir de limiter les risques en s’appropriant des méthodes de jeux et des gestions financières hippiques éprouvées.
Luc, Stéphane et quelques autres encore font partie de cette trempe. Ils ont structuré leur activité de turfiste en lui insufflant des stratégies empruntées à la gestion d’une entreprise, au trading ou bien encore à la gestion d’un portefeuille boursier. Ils ne jouent pas, ils investissent avec toujours en toile de fond, la notion de rentabilité.
Recenser, couper et recouper toutes les informations, les paramètres, les considérations et toutes les subtilités inhérentes à une course hippique est un véritable travail de limier. Cela demande une sérieuse culture du monde des courses de chevaux. Pour acquérir les nombreuses compétences et connaissances qui vont permettre au turfiste d’établir sa propre sélection et une stratégie de jeu digne de ce nom, il faut savoir être patient, observer et se nourrir des conseils de turfistes expérimentés. Pour vous en convaincre, il suffit d’observer le système imperturbable et impitoyable développé par le PMU qui propose une course toutes les 15 minutes !
Le joueur qui serait tenté de suivre ce rythme effréné n’a aucune chance de gagner de l’argent dans la durée. Il se retrouverait immanquablement dans les 97% de parieurs qui ne gagnent pas d’argent avec le turf.
D’où l’intérêt, pour ne pas dire la nécessité absolue, d’apprendre les multiples critères qui vont permettent de retenir la course ou les courses à jouer, les chevaux ainsi que les types de paris à privilégier… enfin tout ce qui va permettre d’augmenter ses chances de gagner et de voir son pourcentage réussite ainsi que son capital jeu afficher des rendements positifs. C’est la seule façon de dégager des bénéfices sympathiques avec les paris hippiques.
Certains turfistes préfèrent ne pas faire le papier soit par manque de temps ou bien par manque d’intérêt tout simplement. Ils préfèrent « déléguer » cette partie en souscrivant directement des abonnements afin bénéficier des sélections étudiées par des turfistes expérimentés et confirmés. (Nous préconisons de faire confiance à des spécialistes qui affichent une totale transparence de leurs résultats. Méfiez-vous des vendeurs de rêve, prenez soin de vérifier la véracité des chiffres et des montants affichés).
D’autres turfistes, plus statisticiens, s’emploient à utiliser des logiciels spécifiques pour étudier et établir des sélections rentables.
Peu importe la manière, toutes sont respectables, mais sachez qu’être ou devenir un turfiste avisé n’est pas totalement anodin. Cela implique d’en appréhender de nombreux contours qui peuvent de prime abord apparaître comme laborieux, complexes et déroutants. Effectivement, cela induit un sérieux sans faille et une large palette de compétences allant de la technique au mental, de la gestion financière à la gestion de ses émotions.
Mais avec un bon accompagnement et des bonnes formations dispensées par des turfistes qui ont une réelle autorité et expertise du sujet ainsi qu’une réelle volonté de partager leur savoir et leur expérience comme nous l’avons chez NR Turf, alors vous verrez ou découvrirez à quel point le turf est un jeu magnifique qui peut s’avérer lucratif !