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le mental du joueur de courses hippiques

La performance d’un turfiste professionnel repose sur trois piliers interdépendants :

1) L’analyse hippique sans quoi rien n’est possible.
2) La gestion du capital et des mises.
3) Le mental.

L’article de ce jour porte sur le dernier facteur de réussite. Compte tenu de l’ampleur de la thématique, l’approche sera découpée en plusieurs parties.

Le sujet du jour est consacré à l’analyse du tilt.
Je mesure à la fois dans ma pratique de turfiste professionnel et dans celles des turfistes passionnés que je forme, l’impact de la psychologie sur les résultats. Comme dans toutes les activités qui revendiquent une performance, un bon mental permet de transcender les mécanismes négatifs qui gangrènent une pratique. Dans le turf comme dans tous les jeux d’argent, cet aspect représente au moins un tiers de la réussite finale.

J’ai mis de nombreuses années à comprendre les rouages du turf. J’ai lutté contre le jeu à tort jusqu’au jour où j’ai compris quelle devrait être ma place à l’intérieur de l’arène (surnom du turf). Il faut faire montre d’humilité à chaque fois que l’on descend dans l’arène. Défier trop souvent et à mauvais escient les dieux de ce jeu n’est absolument pas compatible avec le rendement hippique.
Un turfiste n’aime pas par définition perdre. La perte symbolise à la fois une réduction du capital mais aussi sanctionne l’erreur d’analyse. À ce stade, je mets de côté tous les coups perdus appartenant à la famille des aléas. Nous n’avons aucune prise dessus. C’est un fait qu’il faut malheureusement finir par admettre. Les ressorts liés à la perte sont bien connus de tous les turfistes. L’émotion prend progressivement le pas sur la réflexion pour aboutir in fine au tilt.

Qu’est-ce que le tilt au turf ?

qu'est-ce que le tilt ?

Le tilt est un sentiment de colère découlant de mauvaises décisions.
On joue mal et progressivement on perd le contrôle. La raison est supplantée par l’émotion. En règle générale, un turfiste qui part en tilt peut sacrifier son capital dûment constitué au fil des jours. Cet état n’arrive jamais par hasard. Il est souvent le fruit de frustrations répétées qui fragilisent le mental du joueur. En arrière-plan d’une mauvaise série ou d’une mauvaise passe, une colère sourde bouillonne dans le cerveau du turfiste. Un conflit émotionnel s’enracine subtilement sans que l’on en prenne réellement conscience. On parlera dans ce cadre de tilt accumulé.

Chaque jour, le tilt monte un peu plus après des mauvais paris. On pourrait imager ce processus avec une carafe qui se remplit d’eau et qui déborde avec une seule goutte supplémentaire.

Les principales causes du tilt au turf sont :

  1. L’injustice : On a le sentiment d’être volé soit par une circonstance de course ou par une décision de commissaire.
  2. L’écart ou une mauvaise série : C’est l’ennemi de tous les parieurs. Au poker, on parle de Bad-Run.
  3. Le rejet de la perte : Refuser de perdre peut faire monter la pression au point de tilter.
  4. Les erreurs : La frustration produite par des mauvaises analyses peut conduire à la disjonction.
  5. Le désespoir : Perdu pour perdu, des coups improbables sont tentés jusqu’à l’épuisement du capital.

La neutralisation du Tilt au Turf

comment neutraliser un tilt au turf ?

Vous l’aurez compris, le tilt ne se produit par hasard. Il est le miroir de nos faiblesses et de nos doutes. Pour se donner toutes les chances de l’éviter, il faut à tout le moins faire preuve de raison et de recul.

La première chose qui doit être dite est que le tilt touche tous les joueurs. Il n’y a pas à être honteux et coupable après l’avoir vécu. Il rode dans l’arène du turf et apparait aux moindres signaux de fragilité. Il faut donc se pardonner les premiers tilts. Cessons la culpabilité écrasante sur ce point.
Le second point concerne la prise de recul. Après un tilt, il ne faut surtout pas rejouer et laisser un temps de décompression émotionnelle. Pendant ce laps de temps, il faut mener une analyse rigoureuse de son jeu. Repérer les points positifs car il y en a toujours et cerner les points négatifs qui ont abouti à l’explosion. Quelles sont les causes dans la liste évoquée ci-dessus qui ont provoqué ce tsunami ? Une fois les causes identifiées, il faut impérativement travailler dessus.

Dans mon cas personnel, l’essentiel de mes tilts provenait de mon refus de perdre. Je n’acceptais pas l’idée de perdre et de ne pas contrôler le turf. Cette obsession m’a couté très cher en capital. Avec le recul, j’ai fini par comprendre que mon jeu n’était pas assez solide et surtout qu’il était impossible de domestiquer le turf. Je reconnais qu’il m’a fallu beaucoup de temps pour l’accepter. Aujourd’hui, je ne tilte plus. J’ai appris à concéder les flux du jeu. J’aurai l’occasion d’y consacrer un article prochainement.

1 commentaire pour “Le mental pour gagner au Turf”

  1. Bonjour
    Très bon ce post
    Petite question. Commencez vous à bien gagner aujourd’hui et sur quelle course jouez vous en général ?
    Si je comprends bien il faut savoir accepter finalement de ne pas jouer tout le temps.

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